L’objectif du projet est de développer et d’entretenir le goût de la lecture chez les élèves âgés de 13 à 21 ans qui présentent des besoins spécifiques (retard mental/ trouble du comportement/ troubles des apprentissages). Il sera mené en collaboration avec la bibliothèque de l’Université du Travail de Charleroi, la Maison du Conte de Charleroi et l’école fondamentale ordinaire Saint-Valentin à Montignies/sur/Sambre. Les élèves choisiront chaque mois un livre jeunesse chaque mois, le liront puis réaliseront un projet de communication autour des lectures faites. Ils devront créer un blog littéraire – ce qui leur permettra aussi de s’initier à l’outil informatique – afin d’y introduire leur critique littéraire.
La seconde étape du projet, sera d’initier les élèves au métier de conteuse. Ils apprendront les techniques de mise en voix d’une histoire et in fine iront la conter une histoire à de petits élèves de l’institut Saint Valentin de Montignies sur Sambre.
Retour d'expérience
Lorsqu’on devient apprenties journalistes littéraires
Montignies Sur Sambre, 13 novembre 2018
Mardi 13 novembre, Le Fonds Victor se rend dans la région de Charleroi pour visiter les élèves de l’institut secondaire spécialisé, uniquement féminin, Le Soleil Levant.
Aurore Godfrin, professeure de français, et à l’initiative du Projet Victor me donne rendez-vous à la bibliothèque de l’Université du Travail de Charleroi.
Lieu de toutes les convoitises pour des passionnés de lectures, il ne l’est pas forcément pour nos jeunes lectrices.
Certaines d’entre elles n’aiment pas lire, « trop compliqué, pas assez rapide ou tout simplement la version film est disponible sur Netflix ».
Pourtant, dans le contexte de la bibliothèque, j’ai pu constater que cet univers attirait même les plus réfractaires au projet.
Avides de découvertes et de connaissances sous des airs parfois timides, les jeunes filles vont de pièce en pièce enthousiastes et souriantes.
Car, comme pour mieux appréhender leur tâche, les élèves parcourent toute la bibliothèque tel un rite d’initiation ou de démystification de l’endroit. En effet, l’objectif de cette année dans un premier temps, est d’amener les élèves à devenir « journalistes littéraires ».
Avec l’aide de Florence, bibliothécaire, et Aurore, les filles devront venir prendre un livre chaque mois grâce à leur « nouvelle carte de journaliste » (carte de bibliothèque). Elles apprendront à rédiger une critique littéraire et la présenter auprès de leurs camarades.
Ensuite, une fois rompues à l’exercice de la critique littéraire, les filles apprendront les techniques de la lecture à haute voix.
Car, au-delà de les inciter à lire, Aurore Godfrin a la volonté de redonner confiance à ses jeunes élèves.
Les filles devront lire leur livre préféré à des jeunes enfants de l’école fondamentale ordinaire Saint-Valentin située à Montignies/sur/Sambre.
Par ailleurs, Aurore m’explique que chaque année, elle et ses collègues mettent en place une activité créative et ludique autour de la littérature.
« L’an dernier, par exemple, les élèves ont conçu un livre. Elles y ont écrit des contes, fait relier le livre, imaginé la couverture du bouquin. On se rend quand même compte qu’elles prennent goût à l’univers du livre. Nous parvenons réellement à toucher 30% élèves qui continueront à lire, du moins pendant l’année du projet » explique la professeure.
Grâce à Aurore, ses collègues et à Florence, la bibliothécaire, la communauté de lecteurs peut estimer compter au minimum un nouveau membre en plus chaque année et ça fait plaisir.