Le gouvernement veut supprimer trois mille postes d’enseignants. Les profs du lycée partent en grève. Des élèves décident de les soutenir. Parmi eux, Antoine, le narrateur, intello pas très confiant, son indéfectible pote Medhi, le Don Juan de la bande, Alice, la meneuse révoltée, Hannah, belle et insaisissable, la candide et timide Charlotte… Ils se retrouvent dans l’arrière salle du bistrot « Le Potemkine » dans une ville qui ressemble comme une sœur à Charleroi.
Ils s’organisent, participent à une première manifestation, élaborent un Mouvement des élèves solidaires et signent une lettre de soutien… Mais le mouvement s’essouffle, les élèves abandonnent peu à peu la partie après un tir d’œufs pleins de peinture rouge sur la façade arrière du ministère. Un dernier baroud d’honneur ! Déjà la grève est finie, le premier amour aussi…
Car l’engagement politique des élèves, leurs discussions, leurs divisions servent de toile de fond à d’autres préoccupations d’adolescents. Il y a les premières cigarettes et les premières bières au « Diplomate » ou au « Potemkine », la découverte de l’autre sexe, les tu-crois-qu’il- m’aime ou tu-crois-qu’elle-pense à moi, le premier baiser, les premiers désirs, les premiers émois… La ronde de toutes les premières fois. Et puis, il y a la famille. Antoine vit avec son petit frère Louis et leur maman, deux fois divorcée et qui s’inquiète pour ses garçons.
Mathieu Pierloot s’est inspiré de sa propre adolescence pour écrire son roman et ses personnages sont bien campés, leurs discussions sonnent juste. Le roman est servi par des dialogues proches de l’oralité, une écriture fluide. Les événements s’enchaînent, le livre se lit d’une traite mais la dernière page tournée, les questions graves qu’il pose avec légèreté continuent à résonner.